MAIS AU FAIT, POURQUOI CE NOM ?

En 2013, au coeur de mes études de droit, 19 ans et bientôt 20, je me lançais : j'ouvrais mon blog. 2000 abonnées Instagram très engagées avec qui j'aimais énormément échanger tous les jours me félicitaient : en 2018 nous sommes toujours là ! Je suis à temps plein dessus et j'ai créé mon e-shop. De magnifiques, superbes, incroyables aventures et opportunités depuis, je ne regrette rien (même si je vous avoue avoir parfois envie de clôturer tous mes réseaux d'un coup !). 

Quand j'ai créé ce blog j'ai dû lui donner un nom, forcément. Je savais également que c'était galère d'en changer ensuite, référencement toussa toussa. J'ai réfléchi pendant un peu plus d'une semaine à un nom qui pourrait me définir sans tomber dans la caricature type FILLEDU73 (ou 69 à l'époque ahah). Je vous avais déjà parlé de cette anecdote sans pour autant vous révéler tout ce qu'elle avait soulevé en moi : mon 1er jour de fac, j'ai fait la connaissance de 3 filles géniales, devant le Doyen qui nous répétait qu'on allait échouer (ambiance). A la fin de ce 1er jour assez bouleversant, je suis partie comme j'étais arrivée, comme une fleur. Je ne savais pas qui étaient ces nanas. Je les retrouve enfin plusieurs jours plus tard dans un amphi, elles me confiant qu'elles n'avaient cessé de demander à des gens : vous avez vu une fille blonde et brune ? (j'avais un tie and dye à l'époque). Ça m'a fait beaucoup rire, et puis ces nanas, Laura, Alice et Alex ont été mes acolytes pendant ces années (si elles passent par là d'ailleurs, LOVE). En rentrant j'ai réfléchi à cette manière qu'elles avaient eu de me décrire à des inconnus. La fille blonde et brune. En plus du physiquement parlant, ça me ressemblait dans ma façon d'exister. 

  Je n'ai jamais su me contenter d'être une chose à la fois : quand j'avais 8 ans je changeais de robes 5 fois par jour mais pratiquais le foot et le judo. Plus tard j'ai eu l'image d'une fille plus préoccupée par son apparence que par ses cours, pourtant sur ma table de chevet trônait L'Anthologie de la poésie française de Pompidou. Il n'a jamais été rare de me voir bricoler une scie à la main en talons ou avec une écharpe à paillettes. C'était tout moi, cette phrase qu'a dit Laura : la fille blonde et brune.  Et puisqu'en 2013 c'était déjà has been de parler français : The Blonde & Brown Girl est né. Un nom un peu long, mais il me parle, il me rappelle de jolies choses. Il a cet aspect futile et superficiel qui a pu s'échapper de ma personne plus jeune - comme de toutes les jeunes filles qui ont le malheur d'être coquettes, mais il renferme beaucoup de choses : ce n'est pas une coquille vide. Je ne suis pas une coquille vide.  

Récemment, une personne qui était au lycée avec moi m'a contactée sur Linkedin avec cet air de "non, toi tu as réussi à faire ça ?" Bien sûr il n'a pas écrit ces mots, mais c'était tout comme. Je trouve ça tellement bête et dommage qu'on juge autant les femmes - et qu'elles se jugent autant entre elles. Je trouve ça nul qu'une camarade de classe soit hautaine et vous pense plus bête que vous ne l'êtes parce qu'à 16 ans vous aimez mettre du mascara le matin et vous lisser les cheveux quand d'autres ont encore des chouchous. Vous l'aurez compris ma vie scolaire entre 12 et 17 ans a été assez compliquée, voire très dure. Alors voilà, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas confiée à vous, cette période est la plus douloureuse de ma petite vie. J'espère pouvoir en parler plus amplement dans les prochains mois pour éveiller certaines consciences. The Blonde & Brown Girl a été un véritable exutoire pour moi, je vous remercie de le lire depuis toutes ces années.

A très vite,